Les favelas

Derrière la pousada se trouve une favela que je visite avec João. Ruelles étroites, forte densité humaine, relative propreté. Nous entrons dans une maison, toute étroite et très haute. Son occupant nous explique ses projets d’aménagement intérieur et le rehaussement prévu. il compte faire lui aussi une pousada. Les bâtiments sont édifiés sans autorisation sur des terrains difficiles, très pentus. L’administration ferme les yeux. Aujourd’hui, ils ont l’électricité. L’eau courante je sais pas. Il y a un esprit favela, entraide mais aussi fermeture par rapport à l’extérieur. Un habitant de cette favela préfère y rester plutôt que de vivre sur l'île d' Itaparica. Etonnant pour un européen. Les façades restent en mauvais état pour ne pas dévoiler des intérieurs confortables. La vue sur le mer toute proche est appréciable. Les prix ont monté dans cette ex favela et les reventes sont juteuses. Les favelas sont ici bien intégrées. Sans doute moins dans d’autres villes.

Les favelas de Salvador se localisent sur les pentes difficiles en contrebas de la ville haute. Constructions sans permis de construire, l'administration ne détruit pas, c'est le fait établi des gens pauvres. Des tôles puis des briques, puis un crépis, peint ensuite. Deux catégories : les constructions avec permis, si tu as les moyens, et sans permis , si non. Ici on voit les deux côte à côte.

Les pentes raides du bord de mer sont occupées par des "invasions". Forte densité de population, ruelles étroites, on entend la vie du voisin ... et sa musique préférée - ... mais la vue sur la mer est imprenable, sauf si le voisin monte son bâtiment plus haut. Des communautés se forment, parfois sectaires. Elles discutent avec la prefeitura, la mairie.





Les gens pauvres construisent sur les terrains les plus difficiles, sans intérêt. Les constructions sont fragiles lors des pluies et glissements de terrain. Mais c'est admis. Ensuite les choses évoluent. Le quartier peut prendre de la valeur , les prix montent et les bobos viennent s'installer. A Salvador certains préfèrent rester discrètement - sans signe extérieur de richesse- dans la favela, plutôt que d'aller habiter sur l'île d'Itaparica. L'électricité a été installée, l'eau aussi et les prix ont bien monté.



Dans d'autres favelas du Brésil, la courbe n'est pas montante. La délinquance et le crime se sont installés  et l'administration n'a pas de prise. Avec la coupe du monde de foot le Brésil tente de "nettoyer" les quartiers les plus dangereux pour les faire entrer dans une courbe positive : police, aides publiques, équipements publics. Le chemin est long. La question de la favela est complexe et la réalité évolue. Il y a des situations graves, très graves de crime mais aussi des évolutions positives , aidées par les pouvoirs publics.

des "invasions" = favelas


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