Chapada Diamantina : O Vale do Capão


Direction vallée do Capâo et arrivée à Caete Açu. Un repaire baba-cool, plutôt cher a priori. Recherche d’une pousada, nous arrivons à la pousada Grupiara. Beau bâtiment vue sur la montagne, jardin peuplé d’oiseaux, de singes. Des mangiers partout. Les mangues mûres tombent lourdement.
Un colibri vert butine devant mes yeux. Une famille de singes retourne vers la forêt en empruntant le même chemin dans les arbres. Ce sont eux qui j’ai entendu sur le toit ce matin en me réveillant. Plus tard, dans la journée, nous rencontrons un serpent qui traverse la route. Dangereux ? Peut-être. Quelques photos.


La vallée de Capão sur le versant ouest de la Chapada Diamantina; on y accède par Palmeiras. La Chapada Diamantina est plus arrosée par les pluies atlantiques, plus verte, moins chaude. Les touristes viennent pour en profiter, randonner, s'écarter des grosses chaleurs.

Des nombreux cours d'eau partent de ce château d'eau, comme le rio Paraguacú et d'autres. Les uns vers l'Ouest et le rio São Francisco, les autres vers l'Atlantique.

Les baigneurs en profitent




Nous partons à pieds vers Aguas Claras. Parcours quasi-plat : 2x2h aller-retour. Belle marche dans une végétation basse d’altitude. Un incendie l’an passé a laissé des arbres noirs, la végétation a déjà bien repris. Nous marchons dans des ruisseaux de sable, passons à gué 3 fois.
Quelques oiseaux. Assez peu. Un cheval seul vaque au loin. Son propriétaire préfère le laisser paître seul. Il le cherchera si besoin.
Pour le départ de la ballade, nous sommes venus en moto-taxi bien secoués sur les routes défoncées. Où s’accrocher ? Au porte-bagages arrière.




Magie des eaux courantes qui sculptent la géologie



Les habitants de la Chapada Diamantina cultivent fruits et fleurs









et les fleurs sauvages ne manquent pas...







Se reposer sous le vieil arbre à l'abri du soleil


Boire une bière



Le soir, il pleut très très fort. Nous sommes dans un restaurant italien. Le patron nous parle de Karlsruhe, de l’Italie où il a vécu. Il arrive au Brésil en embarquant au Libéria pour arriver à Salvador. 15 jours de traversée de l’Atlantique à la voile. Eviter les calmes plats. Arrivée au port de Salvador, accostage, les rats grimpent à bord, le bateau mouille plus loin.


Le patron nous met de la musique portugaise. Le fils du patron est élevé en Italie, pas loin du village de Claudia. Ils se congratulent en italiens à l’étranger.
Retour à la pousada dans la nuit noire à la lueur des téléphones portables.









Acheter quelques confiseries
Avant de partir se promener entre les plateaux calcaires, en suivant un cours d'eau (ici Aguas Claras de Caete Açu)

Avant la ballade, nous rencontrons Uriel et Vitor, 2 jeunes baianais de 17 ans, au petit déjeuner dans un lanchonete tenu par une française de Lyon. Nous sympathisons avec les 2 jeunes qui vont à Aguas Claras. Bonne idée, nous aussi. C’est parti en moto.

Nous arrivons à la rivière d’Agnas Claras après un parcours enchanteur. Des vasques d’eau où nous nous baignons. Le temps change, se met à la pluie, nous descendons plus en aval pour trouver un abri et tombons sur Uriel et Vitor venu avec un guide et des gens de Natal. Fallait-il venir avec un guide ? Pour moi, la carte était claire et je respecte l’environnement. Rebaignade dans l’eau fraîche. 
Retour à Caete Açu le temps se met à la pluie. Nous retrouvons Uriel et Vitor en attente des motos. Les nôtres arrivent. Je ne remarque pas la deuxième moto n’a pas le même conducteur et que le rendez-vous du matin a été biaisé. Explication entre les motards sur le chemin . Malaise pour cette entourloupe, qui en fait ne nous concerne pas.

Retour à la pousada de Caete-Açu puis au restaurant italien avec nos nouveaux amis baianais. J’avais prêté un T-shirt à Uriel qui grelotait sous la pluie. Vitor m’offre un T-shirt rouge scolaire de Salvador.







Le village de Caete Açu a des activités associatives : garder son identité et éviter un tourisme de masse prédateur

Une école de cirque.












D'autres propositions



Une longue discussion avec une habitante de Caete Açu. Comment éviter un tourisme qui porte atteinte aux richesses naturelles de la Chapada Diamantina? Comment recueillir des fonds pour équiper l'école, entretenir les routes et les rues, dont bien peu sont revêtues, développer les équipements publics?
Comment inciter une municipalité peu entreprenante à développer des activités pour la population?

Le territoire accueille beaucoup de touristes, brésiliens et européens. Il a un bon niveau de conscience écologique. Des guides labellisés, il y a de la concurrence avec des guides sans diplômes, font connaître le territoire.
Les touristes européens sont là, bien équipés, argent, chaussures et équipements coûteux, parfois donneurs de leçons. L'arrogance coloniale n'est pas morte, décidément.

Alors la Vale du Capão est face à son avenir : plus de tourisme et de tensions pour son environnement, ou rester authentique mais jusqu'à quel point? Des étrangers ont commencé à acheter des maisons et résidences secondaires pour vivre au paradis. Les prix montent, ont déjà monté.  
Aujourd'hui des enfants du pays peuvent rester dans la Chapada et y gagner leur vie sans s'exiler à São Paulo ou ailleurs. Demain  les enfants de la vallée ne pourront plus acheter là où ils sont nés? Cela s'est déjà vu ailleurs dans le monde.


Journée tranquille de pose et d’écriture. Profiter du jardin de la pousada Grupiara. Singes, papillons, oiseaux. De nombreux chiens plutôt placides. Pas de chien agressif. Les chiens enragés d'autant ne sont plus là. Hier, une gigantesque araignée était sur le mur à côté de notre table de repas. Impressionnant et inquiétant. Nous la chassons.


Ballade dans la rue unique en début de soirée alors que la nuit tombe. Les motos longent la piste à grande vitesse. Il faut faire confiance. La piste est le ruisseau des hommes qui se mélangent et se côtoient. Nous voyons un cirque (associatif), un centre culturel, un centre de musculation-aérobic. Des petites maisons délabrées. Des maisons neuves, chères. Tout cela se mélange sur la piste.


L’ambiance sonne parfois faux (les européens installés) parfois juste (les brésiliens). Caete Açu est un nid de touristes, beaucoup de français. Les propos sonnent souvent faux, pleins de préjugés. Les européens n’arrivent pas à quitter leur posture « j’ai tout compris ». 

 

Maudits donneurs de leçon il y a 5 siècles et maintenant aussi.


 

Difficulté de surmonter l’individualisme. La Chapada saura-t-elle résister au fric ?


Le soir dîner au restaurant géré par un argentin expatrié. Petite barbiche pointue. Un bon repas : beleza !!! dit-il souvent. Il est en couple avec une autre argentine ou brésilienne.

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